Le lièvre et le champ de tournesols

Combien  de fois avez vous dû traîner votre bipède en promenade pour l’aérer un peu mais aussi pour l’habituer progressivement aux  éléments déchaînés? Un champ de  tournesols féroces qui vous menace tous les deux ou un lièvre pressé qui détale et disparaît dans une forêt de mille paires d’ yeux, tous plus effrayants les uns que les autres, prêts à bondir à tout moment sur votre folle équipée?
Cette situation anxiogène pour tout le monde est un moyen de tester les réflexes et l’assiette de votre gentil bipède, mais aussi se vous assurer que ses cordes vocales fonctionnent car il ne va pas manquer de brailler. Ce que votre bipède ne veut pas que vous sachiez et qu’il essaie de vous taire, c’est sa trouille de ne pas pouvoir vous contrôler si vous prenez la poudre d’escampette, en plein champ, parce qu’il a peur de lâcher prise et qu’il aime par dessus tout tout contrôler. Son autre angoisse est celle de se casser la margoulette et de rentrer à pied, vexation et humiliation assurées. Même si vous savez très bien, pour la simple raison que vous êtes un gentil poulain, que vous allez le ramener bien  gentiment au bercail parceque votre picotin vous y attend, et que somme toute, ce bipède est assez attachant; mais rien ne vous empêche de lui faire une petite frousse de temps à autre, histoire de pimenter un peu l’affaire. Un demi-tour fulgurant pour parfaire sa stabilité latérale sera du plus bel effet et votre compagnon sur deux pattes pourra tout à loisir raconter son exploit à son auditoire en se faisant mousser à son retour. Un petit « stop » nez au sol, avec « reculer-éclair » version « terminus-tout-le-monde-descend », pour renforcer ses abdos et parfaire son assiette profonde. Ou tout autre changement de cap furtif et inattendu.
À vous la main chers confrères, pour mettre un peu d’ambiance de manière studieuse chez nos amis bipèdes.
Kandide

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