GÉNÉROSITÉ conditionnelle

Chronique de la bienveillance chez le bipède:
Dans le vaste royaume des bipèdes, il existe une variété dite « opportuniste », pour laquelle une étrange coutume prévaut : la bienveillance conditionnelle…
Ces créatures ressemblent à s’y méprendre à de belles personnes : or la générosité est désormais une application que l’on télécharge, voire un service payant.. et désormais, pour certains individus, elle se monnaye !
Les spécimens que l’on nommera les « profiteurs caméléons » en sont les plus grands spécialistes: ils se définissent volontiers comme des professionnels de la filière équine et vous «offrent» contre rémunération, leur bienveillance à durée limitée lors d’une consultation fumeuse de pseudo spécialiste en bienveillance ou tout simplement une application pour mobile.
Ah pour ça, ils sont toujours prêts à vous tendre la main, mais pour recevoir !
En revanche lorsqu’il s’agit pour eux de donner, le concept leur est inconnu et ils se transforment en maîtres de l’évasion.
Les arguments tels que: « Je suis débordé en ce moment, j’ai travaillé dur toute la journée, j’ai bien pensé à te rendre ce service… mais j’ai oublié, et je suis reparti… », ces douces paroles sont prononcées sans vous regarder et avec un sourire de ravi de la crèche aussi large que leur capacité à disparaître quand on a besoin d’eux. Ça les rend tellement sympathiques qu’on a envie en retour de leur donner un coup de main ( …ou un coup de sabot quand on est un cheval ! )
Une sorte de mélange de prestidigitateur social ou d’acrobate émotionnel est né, avec le développement des réseaux sociaux.
C’est un peu surprenant au début, car on pense que la réciprocité dans les services rendus existe, mais il n’en est rien. Vous vous ferez piéger une fois, parfois deux… puis de guerre lasse, vous changerez de trottoir quand vous croiserez des individus qui vous auront utilisés et éconduits à la première occasion; Alors la question, c’est, comment vous protéger de ces charmeurs assistés surreprésentés dans certains lieux accueillant un public cavalier?
Rien de plus simple: Je mets en partage spécialement pour vous, mes amis, mes astuces personnelles, et la première est le test du miroir:
Face à un individu qui vous a déjà échaudé ou dont vous doutez de la générosité, demandez lui un service bien avant qu’il ne vous en demande un; Si vous voyez son sourire se figer ou s’il vous éconduit, c’est que vous avez affaire à un « profiteur caméléon » dans toute sa beauté. Fuyez.
Plus subtile, celle qui a ma préférence est la technique du « non, mais » qui se pratique avec un peu d’humour anglais absurde ou décalé:
Lorsque l’importun vient vous demander de l’aide, vous répondez par un « non, mais… » suivi d’une excuse encore plus absurde que la sienne, par exemple:
– J’aurais beaucoup aimé t’aider mais tu vois, là, j’ai promis à Nessie et Puff, mes poissons rouges, de leur donner un cours de natation synchronisée.
En conclusion, dans ce petit théâtre de la générosité conditionnelle, le plus important est de conserver votre sens de l’humour, tout en choisissant vos batailles: après tout, on ne peut pas tous être des saints ou des bipèdes !
Kandide

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