Du port de la bombe.. ou pas.

La quête galopante de l’allègement des matériaux, du léger et du fin, disqualifiant le lourd et le grossier, dans notre recherche de « légèreté », entraîne le cavalier qui veut vivre avec son temps dans une course sans fin. Dans bien des cas on résout le problème: pas de bombe.

Le Port du casque essaie de rester obligatoire. Pourtant les personnes majeures sont autorisées à refuser de porter la bombe pour des raisons d’esthétique principalement… ou de confort, malgré un règlement intérieur des établissements publics ou les consignes de sécurité des enseignants responsables.
C’est à leur appréciation mais dans certaines structures, on ne s’embarrasse pas de ces contraintes là, chacun est libre et il le montre… et puis les services d’urgence ne sont pas loin, en cas d’accident…

Vous comprenez bien que quand le casque est trop lourd, trop chaud, mal ajusté, en plein été, qu’on est un amateur respecté et stylé, qui tient à son apparence, on n’a pas envie de le porter, ce casque, surtout avec un cheval que l’on connait bien et sur lequel on se pavane.
Quoique… La situation pourrait bien changer avec l’arrivée des nouveaux matériaux, toujours plus beaux, toujours plus légers, on se dira bientôt qu’il serait peut-être dommage de se priver de ces protections qui rassurent…
L’objectif de la légèreté (du matériau) coïncide avec le high tech et s’exprime à travers un design spécifique qui évolue aussi dans la mode équestre.
Les produits « light », les livres traitant de la légèreté sont très à la mode: on invente des nouveaux métiers plus ou moins utiles, des produits « détox », on recherche ce qui est aérien, ce qui permet de conserver la belle posture, grâce à la méditation, le yoga, ne sachant plus quoi inventer pour se sentir bien dans son corps et dans sa tête.
De la même manière que dans le ciel, on admire les deltaplanes, sur les vagues les surfeurs… sur terre on ne parle que des créatures ailées et des Pégase… pour atteindre un mieux-être dans l’imaginaire individuel et collectif, une sorte d’ instinct de légèreté.
Toute culture qui ferait l’apologie de l’allègement est privilégiée, dans des référentiels toujours plus hédonistes et ludiques, que nécessaires et utiles.
Dans ce contexte, l’obligation de porter le casque adapté, ainsi que le gilet (de sécurité), conformes et homologués, est de moins en moins au goût du jour.

Peut-on être responsables et donner l’exemple, sans passer pour autant pour un trouillard ou un casse-cou?
La sécurité et l’élégance sont désormais possibles, dans la pratique des sports équestres, tout en procurant la liberté de mouvement et le confort nécessaires.
Il serait dommage qu’en équitation, la nécessité de se mettre en sécurité puisse donner l’impression d’être peureux… alors que ce n’est le cas, ni à moto, ni dans la pratique du ski de piste!

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