Epona, déesse celtique des chevaux

EPONA, DÉESSE CELTIQUE DES CHEVAUX



Epona, à cheval et dominant à manger aux poulains. Sculpture trouvée au mur
du quartier de la cavalerie romaine à Bregenz (Autriche - Lac de Constance).
Photo Fritz Roth



Les légionnaires romains s'étaient fort bien installés sur les bords du lac de Constance. Ils y avaient établi les premières baignoires et les premiers calorifères à circulation d'air pour les maisons où logeaient leurs familles. Ils introduisirent la vigne et diverses espèces de fruits et de légumes.
Beaucoup de touristes français connaissent Bregenz, la petite métropole du Vorarlberg autrichien. Dans les décades avoisinant la naissance du Christ, cette ville était Brigantium, centre de la circonscription militaire romaine sur le lac de Cons¬tance, qui s'appelait alors Lacus Brigantium. Il y avait aussi des légionnaires montés en garnison à Bregenz et, comme, tous les soldats, ils s'intéressaient au pays et à ses habitants. Ce fut ainsi qu'ils découvrirent la déesse celtique des chevaux, EPONA, patronne et protectrice des cochers et des attelages. Cette dame, honorée par les Celtes indigènes, plut si bien aux légionnaires qu'ils l'adoptèrent comme une
sorte de mascotte pour l'unité montée de Bregenz. Notre gravure montre une sculpture de la déesse des chevaux, trouvée au mur du quartier de cavalerie. Epona était pareillement honorée en pays mosellan; mais la plastique de Bregenz est la seule représentation d'Epona à cheval et donnant à manger. Elle est assise de côté sur le cheval, et laisse pendre ses jambes. Elle tend les mains vers les poulains pour leur donner à manger.
L'enthousiasme des jeunes Romains pour Epona fut tel que son image fut dressée à Rome, sur les pistes des courses de chars. Ainsi la déesse parvint-elle, des rives du lac de Constance et de la Moselle, jus¬qu'à celles du Tibre.
L'image d'Epona (photo) se trouve aujourd'hui au musée de Bregenz, où l'on peut voir aussi des sandales (1), qui précédèrent les fers à cheval. Les légionnaires romains bandaient leurs chevaux sous les sa¬bots. H y a enfin des mors de l'époque romaine.
Ainsi l'hippologue découvre-t-il, en tous pays, des choses intéressantes, et nous ignorons souvent, nous autres cavaliers, ce qu'il y a de curiosités «hippologiques » dans nos propres cités.

Fritz Roth
(1) L'hipposandale, qui était une hérésie technique.
N.D.L.R. : Le nom même d'EPONA contient la racine PON », que l'on retrouve dans le mot « poney ». C'est dire son antiquité.