Il n'y a pas de mauvais chevaux, il n'y a que des mauvais cavaliers.
Auteur inconnu
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Obéissance contrainte vs équitation respectueuse en bridon simple..
Baucher lui-même vers la fin de sa vie, conseillait de n'utiliser que le bridon, ce qui ne pouvait pas être exécuté en bridon n'étant pas pertinent en bride.
L'obéissance contrainte et forcée du cheval que l'on agresse avec une bride.. hélas une maltraitance répandue, qui sévit un peu partout depuis la nuit des temps.
Les chevaux domestiques sont les serviteurs et les esclaves de l'homme, ils sont à sa merci depuis environ 9000 ans. En se sédentarisant, les humains ont domestiqué les chevaux de manière systématique et dans la société occidentale anthropocentriste, on a depuis bien longtemps entériné le fait que les chevaux sont là pour les besoins de l'homme, et que faire souffrir les animaux n'est pas formellement interdit.
Encore actuellement sous statut d'"animaux de rente", les chevaux portent le fardeau d'animaux-machines de Descartes. Cette vision permet aux hommes de nier la douleur des chevaux et de légitimer les barbaries encore tolérées à ce jour, telles que l'usage de mors à effet de levier, d'éperons, d'enrênements, d'entraves, de caveçons et j'en passe. "Les animaux n’ont pas conscience d’eux-mêmes et ne sont par conséquent que des moyens en vue d’une fin"... Triste citation de Kant dans ses leçons d'éthique.
Pourquoi se priver d'utiliser le mors à effet de levier, sans même avoir pris la peine de former un cheval? L'utilisation de la bride est parfois destinée à gagner du temps dans le but de contrôler plus facilement le cheval en déséquilibre, le cheval emballeur, et en pensant aller plus vite, sans avoir pris le soin de faire disparaitre une à une, toutes ses résistances de force ou de poids grâce au savoir-faire, à la patience et à la minutie. La bride est une embouchure d'une grande précision, elle se justifie précisément en compétition de haut niveau où les figures s'enchaînent rapidement; Tout cheval mis en bride devrait être capable d’exécuter les airs demandés en filet simple, dans la décontraction, avant de la recevoir. La bride ne devrait pas être mise entre des mains inexpertes.
L obéissance inconditionnelle, forcée à la bride, de manière parfois brutale, ne prend pas en considération le droit le plus inaliénable du cheval: celui de ne pas accepter la douleur, ce droit que tout animal a, de refuser d'obéir, parce qu'il ne comprend pas une demande ou parce que tout simplement il a mal ou que la demande est prématurée. Cette utilisation autoritaire donc abusive, du mors à effet de levier, chez certains cavaliers, a pour inévitable conséquence de fabriquer un cheval résigné à n'importe quoi et à tout, qui grince des dents, pauvre ère aux allures mécaniques et étriquées, qui n'est souvent plus capable de marcher droit parce qu'on l'a jeté d'une épaule sur l'autre en abusant du contre-pli, incapable de retransmettre la si fragile impulsion et offrir la plus éphémère légèreté. Plus aucune grâce ne l'anime, le dos demeure tel un bout de bois, figé avec des jarrets sont loin, toujours plus douloureux par la maladresse et l’égoïsme des hommes trop pressés, ou leur soif de domination. Il est si facile ensuite de qualifier le pauvre cheval de "cheval de rien", une fois qu'il a été bien muselé dans ses allures et rendu inapte à porter son cavalier. Toujours insidieusement, les moyens employés sont discrets, terriblement efficaces.
Fort heureusement pour l'homme de cheval qui saura comprendre, au grincement des dents de son cheval, qu'il y a souffrance, donc qu'il est pertinent de changer d'approche, la situation est presque toujours réversible, pour peu qu'il sache l'entendre et adopter une démarche plus respectueuse.
"toutes les fois qu’on saura l’amener à faire ce qu’il fait de lui-même lorsqu’il veut paraître beau, on trouvera un cheval qui, travaillant avec plaisir, aura l’air vif, noble et brillant." Ce qui est vrai est nécessairement beau, lorsque l'intégrité physique et la personnalité du cheval sont respectées, il peut exprimer toute la beauté de son mouvement. A contrario, un cheval peut paraître beau sous la contrainte d'une bride et d'éperons maladroits, sans que le mouvement soit juste, donc harmonieux.
« On n’a pas deux cœurs,
un pour les animaux et un pour les humains.
On a un cœur, ou on n’en a pas. »
Ecrit par: sleipnir, Le: 23/06/19
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